Les cheveux sont essentiels pour l’apparence physique, et quasiment personne n’est content d’eux : trop secs, trop gras, trop fins…
Et pourtant il ne s’agit pas la de problèmes de cheveux mais de cuir chevelu, et la plupart d’entre eux pourraient être atténués par l’emploi de shampoings adaptés, et plus précisément par l’emploi de tensioactifs adaptés.
De quoi est composé un shampoing ?
Les attentes envers un shampoing sont en général en dehors des limites du raisonnable. Les cheveux ne doivent pas seulement être propres après le lavage mais aussi doux. Ils doivent pouvoir se coiffer facilement, ne pas être chargés en électricité statique. Les cheveux blonds devront être brillants, les cheveux gras purifiés, les cheveux fins volumineux et les cheveux bouclés gainés.
De plus qu’un shampoing ne pique pas les yeux, mousse merveilleusement et se rince facilement, va de soi.
Mais quelle que soit la longueur de la liste des composants d’un shampoing, plus de 90% du produit sont l’eau et les tensioactifs. 5% seulement reviennent aux adjuvants et gélifiants.
Quant aux parfums, colorants, conservateur et principes actifs, ils ne concernent qu’à eux tous que 0,5% à 3%.
A quoi sert un tensioactif ?
Il existent plusieurs tensioactifs et leurs caractéristiques sont différentes : certains sont agressifs, d’autres plus doux, ils lavent mieux ou moins bien, moussent plus ou pas du tout…
Ce sont donc à la fois des détergents (ils lavent), des agents moussants (ils moussent), des agents mouillants (ils permettent aux produits de mieux s’étaler), des agents dispersants (empêchent les particules de s’accumuler au fond de la bouteille) et des émulsifiants (solubilisent les phase aqueuses et huileuses).
Pour faciliter la compréhension, nous allons les classer selon leur chimie et leur potentiel allergène :
- les tensioactifs cationiques : les plus irritants L’inconvénient majeur de ces tensioactifs est qu’ils sont très irritants (surtout pour la muqueuse de l’œil) et sont donc non avantageux pour le cuir chevelu.ex : les plus courants sont les sels d’ammonium
- les tensioactifs anioniques : un peu plus doux que les cationiques
Ce sont les plus courants. Ils sont peu onéreux et possèdent une bonne activité détergente et moussante.
ex : Sodium Laureth Sulfosuccinate - les tensioactifs amphotères : doux
ex : Cocamidopropyl Betaïne - les tensioactifs non-ioniques : doux et biodégradables
Considérés comme les meilleurs du marché.
Irritant ? Doux ? Difficile de savoir !
La classification présentée n’est qu’une première indication, en réalité, il y a des tensioactifs plus ou moins durs parmi les tensioactifs durs, et différents degrés de douceur dans les tensioactifs doux. Dans la plupart des produits, ces tensioactifs sont utilisés en mélange.
Il est malheureusement impossible de savoir, à partir de la déclaration INCI, dans quelle mesure un shampoing sera irritant ou doux.
Le Cocamidopropyl Bétaine, par exemple, est un tensioactif qui réduit l’effet irritant du Sodium Laureth Sulfate (SLS), mais cela dépend des quantités employées. S’il est présent à hauteur de 80-90% du mélange, l’action agressive du SLS sera nettement diminuée et le produit pourra être qualifié de « légèrement irritant ». En revanche, si il ne représente que 40% du produit, le potentiel irritant est nettement plus important.
Moralité : ce n’est pas parce qu’un tensioactif doux est présent dans un shampoing que celui-ci le sera !
Idée reçue : la mousse !
La formation de mousse d’un shampoing ou d’un produit de douche n’a rien à voir avec leur force de lavage. Même un produit qui mousse à peine peut parfaitement nettoyer.
KP WITTERN (chef de développement Beiersdorf – groupe Nivea) l’explique : « La formation de mousse est signe qu’il n’y a plus rien à laver et qu’ils ne reste plus aux tensioactifs qu’à faire des bulles. »
Mais le consommateur, lui, est persuadé qu’un shampoing qui ne mousse pas, ne lave pas bien, et il est difficile de lui enlever cette idée de la tête.
Quelques tensioactifs à la loupe
Les sulfates
Très irritant et desséchant, c’est le tensioactif classique des shampoings conventionnels car il fait partie des bases lavantes les moins chères du marché.
Son dérivé, le Sodium Laureth Sulfate (SLES), issu d’une réaction chimique polluante appelée éthoxylation est légèrement moins irritant que le SLS.
Bon marché, il est d’origine à la fois végétale et synthétique : le Lauryl est extrait de l’acide laurique, issu de l’huile de coco ou de l’huile de palmiste ; le sulfate, quant à lui, est un composant inorganique.
Du point de vue de sa composition chimique, le SLA correspond aux caractéristiques des cosmétiques naturels et bio. En revanche, son potentiel irritant fait qu’il n’est pas bénéfique pour la peau, c’est pour cette raison qu’il est souvent utilisé en mélange avec le Cocamidopropyl Bétaine.
A noter que dans le cadre d’une certification BDIH, le SLA n’est pas autorisé, mais dans celui cadre d’une certification Ecocert/Cosmebio ou d’une des certifications NaTrue, il l’est.
Attention également aux :
- Sodium myreth sulfate
- Sodium coceth sulfate
Les dérivés de la bétaïne
Souvent utilisé en combinaison avec le SLS et le SLA en raison de son pouvoir adoucissant, sa chimie, en revanche ne lui permet pas d’être qualifé de naturel de part son groupement -propyl ne pouvant être obtenu qu’à partir du prétrole.
Ce tensioactif devrait être totalement banni de la cosmétique naturelle ou bio. Pourtant la certification Ecocert/Cosmebio l’autorise. La certification BDIH et une des certifications de NaTrue, quant à elles, ne l’autorisent pas.
Mais aussi :
- Coco betaïne
- Cocamidobétaïne
- Décylbétaïne
Les alkylpolyglycosides (APG)
Ce sont la famille des tensioactifs de sucre. De base naturelle, ils sont obtenus à partir de matières premières d’origine végétale et renouvelables, et se distinguent par leur douceur pour la peau.
On trouve parmi eux :
- le Coco glucoside
- Le Decyl glucoside
- Le Lauryl glucoside
- Caprylyl/Capryl glucoside
Les acylglutamates
Encore plus doux et produits à partir d’acides aminés, ce sont actuellement les meilleurs tensioactifs disponible sur le marché mais très onéreux.
Un acylglutamate est environ 8 fois plus cher qu’un laurylsulfate. Et comme le mélange des tensioactifs représente 10 à 15% du volume d’un shampoing, l’emploi de ce type de tensioactif a une répercussion immédiate sur le prix du flacon.
Quelques exemples :
- le Sodium cocoyl glutamate
- le Disodium cocoyl glutamate
- le Sodium lauroyl glutamate
Cuirs chevelu gras, secs, sujets aux irritations,… tout le monde y gagne !
Celui qui soufre de cheveux gras choisira des champoings pour cheveux gras, et c’est là sa première e
Pour cuirs chevelu secs aussi, des substances lavantes douces constituent le meilleur traitement, car elles nuisent moins à la production de sébum qui tourne au ralenti lorsque la peau est sèche. rreur. Ces derniers contiennent des substances lavantes irritantes qui provoquent, par effet rebond, une production encore plus importante de sébum (le « gras des cheveux). C’est pourquoi, même dans les shampoings pour cheveux gras, seuls les tensioactifs doux devraient être utilisés.
Les marques conventionnelles commencent de s’intéresser au problème : dernièrement Dessange et L’Oréal Paris ont sorti chacun une nouvelle gamme de soins sans sulfates.
Avant eux, The Body Shop (groupe L’Oréal), avait mis l’accent sur les compositions plus saines de leur shampoing et soins capillaires avec la gamme Rainforest, sans sulfates, sans silicones et sans colorants.
En pharmacie également, il est possible de trouver des shampoings sulfates free : Bioderma et Phytosolba par exemple.
Attention tout de même, tous les shampoings de ces marques ne sont pas sans sulfates, lisez les étiquettes !
Enfin, les amateurs de produits naturels ou certifiés bio se tourneront vers Melvita, par exemple, qui utilise exclusivement des bases lavantes dérivées du sucre et des glutamates.
Citons également Logona et Lavera dont les réputations ne sont plus à faire.
Le mot de la fin…
Cet article s’est organisé autour des shampoings, mais les tensioactifs sont également présents dans nos gels douche, dentifrices, démaquillants…
En 2 secondes, comment reconnaître les meilleurs ? Facile ! Retenons que les tensioactifs dérivés du sucre font partie des plus doux, on les reconnaît au mot « glucoside ».
Encore plus doux mais plus chers, les acylglutamates sont quant à eux repérés par le mot « glutamate ».
SOURCES :